Photographie, graphisme et édition : et voilà le travail d'Ernesto Timor !
 

Gran matin konm si lo tar (Du matin jusqu’au soir)

Gran matin konm si lo tar
Fanm la i trènn son kor
Son dé bra en liann banyan
I rann la pitié forse tan pandiyé
Son dé bra konm sat in boug
La po sharoye galé
Domoun i di « agard alalalila »
Akokiyé dési bor trotwar
Rienk savat dési pié korné
Son figir shipèk son shévé zafoush
Li gard li rir li jir domou
Akoz*


Photo @ Ernesto Timor - Vavangaz Ti Katorz

 

J’ai accompagné la fin de résidence de création de Vavangaz Ti Katorz, projet qui chemine à son rythme tranquille depuis toutes ces années (je vous en parlais déjà ) jusqu’à sa première vraie représentation en cet automne 2017… Incubé à la pépinière de la scène nationale d’Aubusson, il s’est finalement joué le 3 novembre sur le beau plateau de la Communauté de Communes de Bourganeuf / Royère-de-Vassivière, en Creuse. Un objet étrange et envoûtant porté par la Cie Zafèr K, concert théâtralisé où Nelly Cazal incarne la clocharde céleste Ti Katorz, dans un parlé chanté en créole réunionnais mais dont la musicalité est universelle, accompagnée de main(s) de maître(s) par Jérôme Cury aux percussions et Gaël Ascal à la contrebasse — qui créent un ilot de musique tantôt jazz tantôt chamanique tantôt contemporaine mais jamais folklorique elle non plus…

Prochaines dates au printemps 2018 : à la Fabrique à Guéret (Creuse) et à la Factorie à Val-de-Reuil (Eure)…

(*) Du matin jusqu’au soir
Cette femme traîne son corps
Ses deux bras comme les lianes d’un banian
Pendent tellement qu’ils font pitié
Ses deux bras comme ceux d’un homme
Sont en train de transporter des pierres

Les gens disent « regardez, la voilà, c’est elle »
Accroupie sur un bord de trottoir
Avec ses savates sur ses pieds pleins de corne
Son visage malicieux ses cheveux ébouriffés
Elle observe elle rit elle injurie
Pourquoi

 

Quelques vues de travail au plateau précédent les vraies photos de spectacle !

 

Ti Katorz, c’est comme ça qu’on l’appelait ! Cette figure féminine très populaire de l’île de la Réunion a vécu une grande partie de sa vie dans les rues de Saint-Denis, la capitale.
Marginale ?… Elle déambulait, elle injuriait, elle trimballait d’étranges sacs… En puisant dans les quelques éléments entendus à son sujet, dans les « on dit que », les « ladi lafé », nous extrapolons et composons un portrait possible de cette femme. Nous vous emmenons sur ses traces à travers une divagation poétique, musicale et théâtrale sur le thème de l’errance, du « vavangaz ».
Ne cherchez pas une histoire.
Ne cherchez pas un sens.
Laissez-vous porter par la musique et l’émotion.
Laissez-vous surprendre par tous les possibles du portrait qui s’esquisse…

(Extrait de la feuille de salle.)