Photographie, graphisme et édition : et voilà le travail d'Ernesto Timor !
 

Mes champs visuels, méchants développements…

À l’enseigne de la Méduze, lieu d’expérimentations audacieuses en bas des pentes de la Croix Rousse à Lyon, l’ensemble de ce projet s’est trouvé réuni en avril-mai 2017 (exposition de 8 grands tirages de « Mes champs visuels », photo-ciné-concert pour une version live de « Pour que tu ne perdes pas le fil »). Ce work in progress continue de s’étoffer et est ouvert à d’autres occasions d’apparition publique, qu’on se le dise…
De quoi ce lien est-il le cadre ? C’est un peu la question obscure qui agite mes aventures avec le cordeau depuis bientôt trois ans. « Mes champs visuels » fut au départ (en Bretagne, au printemps 2014) une suite de stations dans le paysage, un pas de côté par rapport à mes habitudes photographiques : je quitte un instant ma place attitrée derrière le viseur pour intervenir sur le sujet, en dessinant un cadre pour de vrai, au pied de la lettre, sur le site qui me fait envie. L’être humain n’y est plus qu’apparition fugitive, fantasme quasi-anonyme.
En marge de la première exposition de ce projet (en Belgique à l’été 2015), le fil perd de sa raideur, le cadre se démultiplie, l’humain reprend vie : en improvisant un parcours où le sujet est libre de son jeu avec la pelote de cordeau, j’ai lancé sans le savoir la saga « Pour que tu ne perdes pas le fil ». Une dizaine de rencontres ont ensuite eu lieu, toutes différentes, figures de l’attache et du détachement, avec pour format de restitution autant de courts films photographiques. L’ingrédient final est l’acoquinement avec le guitariste Jeff Duschek qui compose et joue les bandes son hypnotiques qui complètent cette histoire.

Photo © Ernesto Timor
Quand le héros de l’histoire vous échappe…



Temps 1 : Mes champs visuels [apparitions & reconstructions]

Promenons-nous dans les bois… La balade est irrégulière, elle s’interrompt chaque fois que le paysage dicte une station. Une configuration indéfinissable, un arrangement du décor, une coïncidence de lumière… bel endroit pour une apparition !
Le photographe déplie son trépied, puis il fait son cadre — au pied de la lettre, un quadrilatère (ou parfois une forme plus biscornue) qu’il tire au cordeau, accroche comme il peut. Parfois ça rate, il ne se passe rien dans le collimateur. Que du vent. Mais parfois la grande illusion fonctionne, le fantasme prend corps : cette suite d’images embrouillées en collecte les preuves.

Présentation détaillée de Mes champs visuels (sur mon site Ernesto Timor).

Temps 2 : Pour que tu ne perdes pas le fil [à chacun(e) son lien]

On  retrouve la pelote de cordeau, puisque tout part de là… Pour le reste, l’approche est opposée, à moins qu’elle ne soit complémentaire : l’humain se défragmente, revient au premier plan, c’est lui qui décide comment tout cela va se dérouler, en s’impliquant à des degrés divers.
Je lâche chacun-e dans un espace clos, souvent chez lui-elle, il-elle y tisse sa toile à sa façon, se prend les pattes dedans exprès ou pas, en tous cas ça performe plus que ça ne pose…
Ce basculement du côté de l’incertain et du vécu intime a fait aussi changer le mode de restitution : c’est le chemin qui importe, ses tentatives et ses retours sur soi, il faut pouvoir glisser le long de cette profusion d’images intermédiaires, et ça passe donc par des montages en petits films photographiques, autant que de rencontres…

Présentation détaillée de Pour que tu ne perdes pas le fil et visionnage libre de tous les épisodes finalisés (sur mon site Ernesto Timor).


Live @ la Méduze
À retrouver ou découvrir très bientôt ici-même, un montage de l’intégralité des 8 épisodes projetés lors de la soirée du 27 avril 2017, avec pour bande son l’enregistrement live des pistes !


Quelques traces fixes de l’événement ci-dessous…